Transformation

Tu es loin, je ne te vois même pas.
Je vois seulement tes mains, je vois seulement s’agiter tes doigts… Ils sont si petits autour des miens, si fragiles, et j’ai peur de les lâcher. Pas de les briser, car tu respires la force de ceux qui ont tout à construire.
Non.
Juste de les lâcher.
Tu es loin, je ne te vois pas, mais je vois ces souvenirs qui se plient dans ma tête comme le font tes phalanges. Et j’imagine (car c’est tout ce qu’il me reste, j’imagine) ces phalanges qui s’étirent, et de ce simple mouvement je crois savoir que ce sont tes doigts qui s’étirent.
Et ta main,
Et ton bras,
Et ça semble se propager partout dans ton corps. Je n’arrive plus à tout suivre tellement tout s’allonge d’un seul mouvement. Alors je regarde tes yeux, comme un repère, mais eux aussi changent. Comme si j’avais loupé un battement de paupières. Ils s’affinent, au fil de tes cils qui s’étirent, comme les feux qui clignotent dans la rue face à moi.
Tu claques des dents, parce que tu en as maintenant, tellement tu as froid. Tes vêtements ne te couvrent plus. Il t’en faut de nouveaux, déjà.
J’imagine tout ça, pour me préparer à te revoir, parce qu’à quelques milliers de kilomètres de moi, tu changes,
Tu
Grandis.

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